côté humain, comportement

Les croyances limitantes – Pourquoi je n’y arrive pas avec mon chien!

Dans mon métier de professionnel du comportement canin, j’ai en réalité 2 types de clients différents:
Le chien ET son humain.
Il s’agit de faire fonctionner une cohabitation et une communication entre 2 espèces différentes.
La plupart du temps, on voit fleurir des conseils centrés sur le chien. Comment lui faire faire ceci, ou comment lui apprendre cela.
Mais où se situe l’humain dans tout cela? N’y a t-il pas un individu à chaque bout de la laisse? Ne faut-il pas être 2 pour communiquer?

Pour réussir à améliorer le bien être de chacun, il faut prendre en considération les 2 individus. Il s’agit de faire évoluer un binôme, avec chacun son fonctionnement, ses difficultés personnelles et rarement, un individu seulement.
Se concentrer sur le chien en oubliant les limites potentielles de l’humain est une erreur, de même que de vouloir se concentrer sur les attentes de l’humain sans prendre en considération les limites et besoins du chien.

En tant qu’être humain, nous avons aussi nos blocages et nos croyances qui nous empêchent d’avancer et de faire évoluer une situation problématique vers un mieux être.
Et parfois, le chien n’y est pas pour grand chose. C’est un travail que l’on doit faire sur soi.
Voyons quelles sont nos limites.

1/ JE VEUX DES RÉSULTATS RAPIDES

ça, c’est sûrement la raison n°1 des échecs lorsqu’on cherche à résoudre son problème ou que l’on souhaite éduquer son chien.
On veut que ça aille vite, que ce soit facile, rapide et pas prise de tête.
Sauf que… ça ne peut pas fonctionner comme ça.
Souvent parce que le problème traîne depuis bien trop longtemps. On a toléré, on a essayé, on s’est parfois acharné et un jour, on en a marre. ça doit se régler maintenant!
Sauf qu’on ne peut pas faire machine arrière aussi facilement si la situation à mis du temps à se dégrader et qu’il faudra parfois autant de temps pour reprendre les choses en main. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un être vivant avec lequel on vit et qu’on ne pourra pas aller plus vite qu’il n’est capable d’apprendre et que l’on est capable de modifier nos habitudes.  Il faudra donc accepter que cela puisse prendre plus de temps que nous l’aurions imaginé.

2/ JE RESTE BLOQUE DANS LE PASSE

Une situation difficile à vivre pour certains chiens et certains humains et celui de vivre dans le passé et de se rappeler constamment à quel point le chien que nous avions avant était tellement plus merveilleux que celui que nous avons aujourd’hui.
Même si un chien n’en remplace pas un autre, il est très lourd à porter pour tout individu qui soit, la pression qui consiste à devoir être parfait pour correspondre à des critères qui ne pourront jamais matcher. Il n’est pas l’autre.
Chaque chien est différent, avec un tempérament propre, une identité, une façon de fonctionner qui est la sienne, qu’il soit de la même race, de la même lignée que le précédent ou d’où qu’il provienne.
L’éducation que nous avons donné aux anciens peut ne pas correspondre à celui là, et rester bloqué sur ce qui fonctionnait avec les autres n’aidera pas à faire évoluer la situation avec lui. Il est temps d’aimer son chien pour ce qu’il est et non pour ce que nous voudrions qu’il soit.

3/ JE NE ME FAIS PAS CONFIANCE

« Je ne vais pas y arriver, c’est trop compliqué pour moi, je ne m’en sens pas capable… »
Si je ne crois pas en moi et en mes ressources, forcément je serais en échec avant même d’avoir essayé.
Il est tout à fait acceptable et même louable de connaître ses limites et de savoir ce que nous ne pouvons ou ne sommes pas prêt à faire.
Dans certaines situations, il est même préférable de trouver une autre solution et de ne pas s’épuiser dans une rééducation, ça ne constitue pas un échec pour autant. Cependant, toute situation n’est pas aussi extrême et le fait de ne pas se déprécier permettra d’améliorer grandement la situation.

fb 13

4/ JE M’ATTARDE SUR MES ERREURS

Le fait de comprendre quelles ont été nos erreurs est un des meilleurs moyens pour avancer et ne pas les reproduire. Cependant, cela ne doit pas nous faire rester bloqué dessus. Je ne peux pas changer le passé et si je continue à ressasser en boucle sur ce que j’ai mal fait, cela ne m’aidera pas à faire mieux aujourd’hui.
Alors je prends un peu de temps pour accuser le coup (et me flageller parce qu’on aime ça, c’est culturel) et je commence à réfléchir à ce que je peux changer pour que cela ne se produise plus. (ou moins)

5/ JE NE VISUALISE PAS LE POSSIBLE

Si je pense que la situation n’a pas d’issue, alors de par le fait, elle n’en aura pas.
Le fait de penser que je n’y arriverai pas, mais surtout que lui n’en sera jamais capable ne donne pas la chance de faire émerger les réelles capacités de notre chien qui a bien plus de compétences et d’intelligence que nous ne voulons bien lui en laisser.
Le fait de coller des étiquettes et de placer quelqu’un dans la case « incapable » ne l’aidera jamais à devenir capable de quoi que ce soit, même si en réalité, il en a les ressources.
Si je pense mon chien incapable ou « débile », il le sera.

6/ JE REFUSE LE CHANGEMENT

Modifier ses habitudes, c’est souvent difficile, peut importe la raison pour laquelle on souhaite les changer. Notre cerveau est faignant, et il n’aime pas qu’on le remette en question. Pour ancrer une nouvelle habitude, il nous faut plusieurs semaines voir plusieurs mois si notre nouvelle manière de fonctionner est relativement différente de celle que nous avions jusqu’à présent.
Et c’est souvent là que l’abandon est le plus important.
On se trouve toutes les excuses du monde pour se dire que finalement le problème de départ n’était pas si grand et que ça ne nécessite pas de faire autant d’effort.
Finalement, ça va… on s’en accommodera!
Résultat: on se décourage, avant même d’avoir commencé.

7/ JE RENONCE A MON POUVOIR DE DÉCISION

Quand on est désemparé face à un problème, le plus souvent, on cherche de l’aide.
Mais prendre au pied de la lettre chaque conseil venant de chaque personne avec qui on en a discuté et tout essayer en même temps, nous aidera rarement à avancer.
Le fait de chercher conseil, y compris auprès de professionnels, ne doit pas nous faire oublier notre libre arbitre et de faire des choix en notre âme et conscience.
Je ne laisse pas quelqu’un d’autre décider pour moi et je prends le recul nécessaire pour savoir si cela me convient. Je peux écouter les conseils, mais si quelque chose me gêne, j’ai le droit de dire Non.

8/ JE CROIS QU’IL M’EST REDEVABLE

« Je l’ai accueilli, je le nourris, je le sors, je m’en occupe, j’y mets du temps, de l’argent… et il se comporte comme ça! Quel ingrat! Il pourrait au moins faire ce que je veux pour me montrer qu’il est reconnaissant. »
Autant dire tout de suite qu’il n’est absolument pas conscient de ça et qu’au départ, lui, il n’a rien demandé. Il n’a pas choisi de se retrouver là et personne ne doit rien à personne.
La gratitude ne se force pas. Il ne fait sûrement pas ce qu’il fait pour vous embêter mais parce que quelque chose ne va pas.
Le simple fait de penser qu’il devrait le faire pour vous faire plaisir, parce que c’est comme ça et pas autrement, n’aidera pas à établir une communication basée sur la confiance et la coopération.

9/ JE N’AI PAS CONFIANCE EN LUI

On en revient un petit peu à ce qui était dit plus haut, si je ne lui fais pas confiance et que je pense qu’il n’y arrivera pas, je risque d’anticiper des réactions qu’il n’a pas encore eu en étant persuadé qu’il allait les avoir…. Alors qu’en réalité, peut être pas!
On est bien d’accord que si j’ai un chien qui peut mal réagir en étant dangereux pour lui ou pour les autres, ça ne signifie en aucun cas que je le laisse faire n’importe quoi! Mais plus j’anticipe mal une situation (sans le vouloir et souvent sans le savoir), plus je risque d’aggraver la réaction.

fb 13bis

10/ JE CRAINS L’ÉCHEC

Je préfère ne rien tenter que de nous voir échouer. Et si jamais ça ne marchait pas?
L’échec n’est pas une fin en soi. Si je n’ai pas réussi jusque là, je peux toujours me rattraper. Seul ou accompagné!
Il n’y a pas d’échec dans la vie, il n’y a que des apprentissages.
Et au pire, si ça ne marche pas.. qu’avons nous à perdre à essayer?

11/ JE NE PENSE PAS QUE QUELQU’UN PUISSE M’AIDER

« Si je n’y suis pas arrivé, alors personne n’y arrivera ».
Même si cette pensée parait narcissique à souhait, il n’en reste pas moins que c’est pourtant une réflexion plus fréquemment pensé qu’il n’y parait.
Pourtant dans chaque domaine de notre vie, nous pourrons toujours  trouver quelqu’un qui, même s’il ne sait pas faire « mieux », aura au moins le mérite d’avoir un regard différent sur la question. Nous ne savons jamais tout sur tout, même lorsque nous étudions un sujet à fond.
Avoir cette pensée revient à ne pas voir le possible hors de notre propre prisme de réflexion et à ne pas accepter l’idée que quelqu’un d’autre pourrait avoir une évolution, là où moi j’ai l’impression d’avoir échoué.

12/ JE N’AI PAS LE TEMPS

Alors là, malheureusement, il n’y a pas grand chose à dire…
Pas de bras, pas de chocolat…
Pas de temps à lui accorder, pas de besoins fondamentaux respectés, pas de résolution de problème!
Il va falloir en trouver, ou trouver quelqu’un pour s’en occuper.

Voilà 12 raisons qui ne permettent pas de réussir à résoudre son problème avec son chien et où le chien n’y est absolument pour rien!
Mais comme pour toutes erreurs, il suffit parfois de prendre conscience de ce qui nous bloque pour réussir à avancer.
Je vous souhaite donc de mettre le doigt sur vos pensées limitantes pour réussir à les dépasser.

N’hésitez pas à laisser un commentaire pour me dire ce qui vous bloque, si justement vous avez réussi à reprendre la main et à aller vers un mieux être en compagnie de votre chien ou bien si vous voyez d’autres croyances dont je n’ai pas parlé!


Cet article à été écrit pour le MFEC.
Pour en savoir plus sur le mouvement francophone des éducateurs de chiens de compagnie, cliquez sur le logo.


[mc4wp_form id= »775″]

1 réflexion au sujet de “Les croyances limitantes – Pourquoi je n’y arrive pas avec mon chien!”

Laisser un commentaire