apprentissage, bien-être, chiot

Qu’est ce qui est le plus important à apprendre à son chien pour bien démarrer?

La plupart des gens pensent que la première des choses à apprendre à son chien au cours de sa vie est l’obéissance.
Il faut qu’il sache « Obéir ». Qu’il connaisse les « ordres de bases ».
Il faut faire assis, il faut faire couché, il faut faire pas bouger, il faut qu’il comprenne « NON »… Et si un chien ne sait pas faire cela, on pourrait presque croire qu’il a raté sa vie!

Mais si je vous disais qu’en réalité… Ce n’est vraiment, mais alors vraiment pas le plus important?

Il est vrai que commencer à apprendre certaines choses en étant chiot va conduire à un meilleur apprentissage, comme le fait d’apprendre à ne pas tirer sur sa laisse et à nous suivre volontairement, cependant l’obéissance n’est pas LA chose la plus importante sur laquelle il faut passer du temps.

Les « ordres » dit « de bases » comme assis, couché, pas bougé, ou tout autre comportement n’ont pas de limite de temps pour être appris. Il est tout à fait possible d’apprendre à un chiot de 2mois à le faire, tout comme il est possible de l’apprendre à un chien de 10 ans. Apprendre un comportement que le chien propose naturellement n’a rien de bien compliqué. Quand cela se complique c’est souvent pour une autre raison. Celle dont nous allons parler.

Un chien peut apprendre toute sa vie et même, se passer de certaines commandes en étant tout autant à l’écoute. Il n’y a, par exemple, aucune situation qui impose réellement l’apprentissage d’un assis sur demande. On peut apprendre la patience et le calme pour une gamelle et un passage piéton ou bien à se décaler lorsque l’on croise quelqu’un par exemple, mais le assis est parfaitement facultatif, voir même parfois contreproductif.

Bien sur, pour certaines choses, cela pourrait prendre un petit peu plus de temps car un chien un peu plus vieux pourrait ne pas comprendre pourquoi on lui demande de faire ses choses là maintenant, mais cela n’aurait rien d’insurmontable si c’est appris convenablement et avec motivation.
(Attention cependant à ne pas confondre apprentissage et gestion des émotions: voir la marche en laisse – quand on a tout essayé et que rien ne fonctionne)

Ce que j’essaie de faire comprendre, c’est que ce n’est pas le plus urgent, et qu’apprendre des comportements sur demande peut attendre quelques semaines, voir quelques mois pour être appris au fil du temps.

Ce qui ne peut attendre, en revanche, et ce qui devrait constituer la priorité numéro 1 de tout propriétaire de chien, c’est la SOCIALISATION.

SOCIALISATION

Quand je parle de socialisation, j’englobe toutes les expériences que va vivre notre chiot (ou notre nouveau chien) en notre compagnie.
Et notre objectif en tant que « papa/maman/référent/professeur/etc… » est de faire en sorte de créer de bonnes expériences pour notre chien et le préparer aussi convenablement que possible à sa future vie dans un monde d’humain.

Nombreux sont les propriétaires à ne pas connaitre ou à ne pas avoir conscience de l’importance de cette phase chez le chiot et de son impact sur son avenir.
La période de socialisation (qui tourne aux alentours de la 3e à la 12/18e semaine) est sans doute la période la plus importante sur un plan comportemental car elle assure la plasticité cérébrale et l’apprentissage social du chiot.

    • La plasticité cérébrale comprend les bonnes connexions faites dans le cerveau pour travailler sur sa capacité à tolérer et à s’adapter aux changements, aux nouveautés, et à avoir intégré ce qui fait partie de sa vie comme quelque chose qui ne nécessite pas de lutter pour sa survie. (le bruit d’un aspirateur, d’une tondeuse, la télévision… C’est « normal ». ça ne devrait pas déclencher des comportements de panique puisque cela fait partie de son quotidien)
    • L’apprentissage social correspond à sa capacité à communiquer avec les humains, ses congénères et d’autres animaux également, à se faire comprendre et à se sentir à l’aise en leur présence.

Bien que tout ne soit pas perdu après cette 12/18eme semaine, c’est cependant durant cette période là que les chiens sont en mesure de mieux intégrer toutes ses nouveautés si elle lui sont présentées convenablement. (Mais nous y reviendrons dans un prochain article car il y a beaucoup de chose à dire sur le sujet)

–> En sachant cela, voyez vous l’absurdité d’attendre après un rappel de vaccin pour démarrer sa socialisation et le sortir un petit peu hors de la maison?

Ces expériences impacteront directement son bien être et ses comportements à l’âge adulte. Et nous sommes responsables de la manière dont il va les apprendre et les percevoir.

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Un contexte adapté: peu de monde – peu de bruits – de l’espace pour ne pas se sentir confiné – du temps pour observer et pour être avec son humain

De mauvaises expériences à répétition ou aucune expérience dans des domaines importants feront de lui un chien avec des difficultés plus ou moins importantes.
Le « trop » est aussi l’ennemie du bien!
ex: Un chien qui panique à la vue d’un aspirateur, un chien agressif avec les humains, un chien qui court derrière les vélos, un chien obsédé par les autres chiens… etc…

–> Le fait d’être obsédé par les autres chiens, même pour aller « jouer » si notre chien est très sympathique, n’est pas gage d’une socialisation saine et qui s’est bien déroulé. Elle dénote souvent d’un manque de contact social ou de mauvais apprentissages avec leurs congénères. Sans cela, il n’y aurait pas d’émotions fortes et donc pas d’obsession.

C’est donc pour cela que c’est LE point le plus important sur lequel se concentrer.

Que faire s’il à dépassé cette âge là, me direz-vous?
Et bien, il va falloir procéder à une « réadaptation ». C’est à dire qu’il va falloir reprendre les bases comme s’il avait 2/3mois et lui faire redécouvrir certaines choses, tout en sachant que cela lui prendra plus de temps pour s’adapter aux nouvelles situations et qu’il pourrait avoir beaucoup plus de difficultés à faire face à chacune des nouveautés qu’il rencontre.
Ce n’est pas parce qu’il est plus grand, plus vieux, qu’il « encaissera » mieux. Au contraire, s’il n’a pas fait ou mal fait des expériences plus jeune, cela viendra avec plus de temps, plus de patience et encore plus de précautions de notre part.

RELATION ET COMMUNICATION

La 2eme chose la plus importante avant l’écoute/l’obéissance, c’est créer une relation de confiance!

Sans confiance, pas de relation et sans relation, pas d’obéissance volontaire possible.
Donc, avant même de vouloir un chien qui écoute, il va falloir s’évertuer à avoir un chien qui peut nous faire confiance!
Et comment on fait ça? Et bien, en agissant sur nous, et non pas sur le chien.

Agir sur nous, cela signifie se comporter de manière à ce que notre chien nous considère comme la personne la plus digne de confiance qui puisse exister.
Exit donc les menaces, les punitions physiques, les retournement sur le dos, le secouer par la peau du cou, les pièges et les « mensonges » pour obtenir ce que nous souhaitons.
Ce type de situation impacte négativement nos interactions avec nos chiens et ne nous aide pas à créer un climat de confiance.
Il vaut mieux apprendre à avoir une bonne communication pour poser un certain cadre et exprimer ses demandes avec clarté.

En tant que personne de confiance, je ne force jamais la main si mon chien est inquiet ou s’il refuse de faire quelque chose. Je me positionne comme LA personne sur laquelle il peut s’appuyer et je le guide avec douceur pour l’aider à évoluer.
Il ne s’agit pas de « capituler » et de se laisser mener par le bout du nez, comme certains on tendance à imaginer immédiatement – Il s’agit de se placer du côté de l’enseignant plutôt que de celui de l’exigeant.

Une fois que la socialisation est enclenchée, qu’on a eu l’opportunité de vérifier que notre chien est à l’aise à peu près partout (c’est à dire qu’il n’est ni dans l’excitation, ni dans la crainte et qu’il a une bonne gestion de ses émotions) et qu’il a assez confiance en moi pour ne pas faire la sourde oreille quand je lui parle, alors je peux me pencher sur la notion d’écoute et d’obéissance dans un contexte plus varié et diversifié.

Et surtout, je n’oublie pas que si j’ai besoin d’aide,  j’ai davantage besoin d’être accompagné sur la socialisation que sur l’obéissance, car c’est cette étape cruciale que je ne dois pas rater…

Il faut d’ailleurs savoir que si les choses dont on vient de parler juste avant, ont été faites convenablement, l’écoute vient avec en ayant très peu de nouvelles choses à instaurer. ça vient tout seul.

Alors pour pouvoir dire « Je VEUX qu’il m’écoute », il va falloir pouvoir dire « Je lui en DONNE la possibilité ».

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